Avant la guerre déjà, des chercheurs allemands s'intéressaient au Luxembourg. Les scientifiques réunis au sein de la Westdeutsche Forschungsgemeinschaft (WFG) et de l'Institut für geschichtliche Landeskunde der Rheinlande (IGL) à Bonn visaient par leurs activités à « prouver » la germanité du Luxembourg et de sa population. Dans ce but, la WFG invitait régulièrement des chercheurs luxembourgeois à ses réunions. Nikolaus Welter et Camille Wampach avaient même participé à la fondation de la WFG en 1931. Après l'arrivée des nazis au pouvoir en Allemagne, ils continueront à participer à ces groupes de recherche, tout comme Nikolaus Hein, Joseph Hess, Adolf Jacoby, Nicolas Majerus, Nicolas Margue et Josy Meyers.
En outre, l'IGL a veillé à l'embauche de chercheurs luxembourgeois à l'université de Bonn, dont certains y obtinrent un doctorat. Alors que le juriste Nicolas Majerus se retira bientôt, le médiéviste Camille Wampach continue à défendre les intérêts allemands. Les acteurs allemands dans ce contexte sont, par exemple, l'historien Fritz Textor, qui parlait avant la guerre de « l'égalité ethnique » des Luxembourgeois et des Allemands, ainsi que le géographe Josef Schmithüsen, auteur d'une Landeskunde luxembourgeoise saluée par l'IGL, qui est envoyé au Luxembourg en juin/juillet 1940 en tant que conseiller pour l'occupation.
En 1940, l'IGL participe à la planification de la nouvelle frontière occidentale allemande. En tant que partie du Reich allemand, le Grand-Duché devait s'étendre à l'ouest jusqu'à la province belge de Luxembourg (capitale : Arlon). C'est ici que le folkloriste Matthias Zender, en tant que conseiller administratif de guerre auprès du commandant militaire en Belgique et dans le nord de la France, dirigera à partir de 1941 l'Association de la langue allemande Deutscher Sprachverein et s'engagera pour un rattachement de cette province au Luxembourg, annexé de fait par l'Allemagne.
Wolfgang Freund (Universität des Saarlandes)